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Douleur référée: votre douleur pourrait être plus grave que vous ne le pensez


Une douleur au niveau des mâchoires et des dents peut souvent être l'un des premiers symptômes d'une crise cardiaque. Une douleur ressentie au niveau des omoplates peut spécifiquement indiquer une rupture ou une blessure splénique. Selon Healthline, il s'agit d'un phénomène appelé douleur référée, où la douleur dans une partie du corps est en fait causée par une blessure ou une douleur dans une autre partie du corps.


Alors que certains ont peut-être pensé que la douleur est imaginée en raison de l'absence de blessure dans l’organe qui ressent la douleur, on croit en fait que la douleur référée a une base neurale. Cela signifie qu'il existe des voies et des connexions spécifiques dans le cerveau qui, selon les scientifiques, sont responsables de la transmission de la douleur. L'un de ces phénomènes neuronaux qui joue un rôle important est appelé convergence.



Photo gracieuseté de OpenStax CNX


Convergence


L'article de National Center for Biotechnology Information explique que les informations sur le monde sont transmises au cerveau par des potentiels d'action le long des fibres nerveuses sensorielles, à l'aide de récepteurs sensoriels situés dans des zones telles que la peau, les muscles, les articulations, etc. En ce qui concerne la douleur, le corps humain possède des fibres nerveuses sensorielles appelées fibres nerveuses nociceptives, ou nocicepteurs. Ces récepteurs transmettent des potentiels d'action au tronc cérébral, où deux actions importantes ont lieu. La première est que les nocicepteurs de la zone orofaciale peuvent se terminer sur le même groupe de neurones de second ordre. Cela signifie que certains nocicepteurs de la peau, de la dent et de la mâchoire peuvent converger vers un seul neurone de second ordre. La seconde est que les nocicepteurs et d'autres récepteurs non liés à la douleur (par exemple les mécanorécepteurs) peuvent converger vers un neurone du second ordre. Ce phénomène n'a pas de raison biologique claire, mais il semble être à l'origine de la douleur référée.


Les neurones de deuxième ordre


Les neurones de deuxième ordre font partie de la voie neuronale qui transmet les informations sensorielles aux centres supérieurs pour intégration et interprétation. Étant donné qu'il y a une grande convergence entre différentes informations sensorielles provenant de différents endroits du corps sur les mêmes neurones de second ordre, ils peuvent fournir des informations ambiguës concernant l'emplacement exact du stimulus douloureux. Ce mécanisme est considéré comme l'un des moyens par lesquels les centres supérieurs du cerveau peuvent être désorientés et ne pas connaître l'emplacement exact du stimulus.


Démasquer les connexions synaptiques latentes


L'article précise encore que ce phénomène pourrait également contribuer à expliquer ce qui peut se produire lors de l'activation des nocicepteurs. Une fois que les fibres nerveuses afférentes nociceptives pénètrent dans le tronc cérébral, elles se ramifient pour se terminer sur différents neurones de second ordre. Certaines de ces connexions sont inefficaces ou latentes, ce qui signifie que les potentiels d'action n'activent pas les neurones de second ordre au niveau des connexions synaptiques dans la voie afférente. Parfois, lors d'une stimulation douloureuse répétitive, comme un traumatisme musculaire ou le serrement répété d'une même partie du corps, les synapses latentes peuvent devenir efficaces. Lorsque cela se produit, des potentiels d'action peuvent être transmis le long des voies pour acheminer des informations provenant de la zone orofaciale, qui n'est pas liée à la source du stimulus douloureux. Dans ce cas, le cerveau peut devenir confus et ne pas réaliser la source principale du stimulus nocif.


Test de diagnostic de la douleur dentaire par rapport à la douleur référée à une dent


Afin de distinguer la douleur causée par une dent et la douleur référée à une dent, les cliniciens doivent effectuer un test en administrant un anesthésique local de diagnostic. Cela provoque une inactivation des nerfs au niveau du site de la douleur, dans ce cas, une dent. Si la douleur provient de la dent, elle devrait cesser. S'il s'agit d'une douleur référée, elle devrait persister. Il peut s'agir d'un symptôme d'un problème sous-jacent dont le patient n'est pas conscient.


Exemple : Le signe de Kehr


Il s'agit d'un trouble du système nerveux, avec une douleur dans l'épaule gauche, la poitrine et le cou, suite à une rupture de la rate. Alors que la rate est présente dans le côté supérieur gauche de l'abdomen, la douleur est présente dans l'épaule gauche, la poitrine et le cou. D'après OpenStax CNX, cela est dû aux fibres sympathiques de la rate qui proviennent du ganglion cœliaque, dans la région thoracique moyenne à inférieure, par rapport aux fibres parasympathiques que l'on trouve dans le nerf vague, qui se connecte à la moelle. Le cou et l'épaule sont reliés à la moelle épinière. Ces connexions ne correspondent pas à la correspondance prévue entre les fibres viscérales et somatosensorielles qui se rejoignent dans la moelle épinière au même niveau.


Les fibres viscérales proviennent du diaphragme, le nerf phrénique est attaché à la moelle épinière de C3 à C5. Les fibres motrices de ce nerf sont en charge des contractions musculaires qui régulent la ventilation. Ces fibres sortent de la moelle épinière et entrent dans le nerf phrénique, ce qui indique qu'une lésion de la moelle épinière en dessous du niveau mi-cervical n'entraîne pas la mort en empêchant la respiration. Par conséquent, les fibres viscérales du diaphragme entrent dans la moelle épinière au même niveau que les fibres somatosensorielles provenant des épaules et du cou.


Le diaphragme joue un rôle important dans le signe de Kehr à cause de l'emplacement de la rate, qui se trouve directement sous le diaphragme. Ainsi, lorsque la rate se rompt, le sang se déverse dans cette région générale, exerçant une pression sur le diaphragme. La douleur référée se situe dans la région qui correspond au diaphragme plutôt qu'à la rate.



L'auteur d'article: Céline Guirguis

Rédacteurs d'article: Clara Han, Maria Giroux



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